On m’a dit un jour « ArchiCAD n’est pas adapté pour modéliser de l’ancien ».
C’est faux ! Bien qu’il ne soit pas spécifiquement conçu pour ça, ArchiCAD offre de nombreuses possibilités. Lorsque l’on connait bien les outils modélisation, il devient possible de les « détourner » pour en faire ce que l’on veut... ou presque.
J’ai choisi l’exemple de la basilique Saint-Martin de Tours pour illustrer mes propos. Actuellement en cours de restauration, cet édifice de la fin du 19eme siècle doit recevoir des dorures sur certaines parties en plomb de son dôme. Afin de pouvoir choisir quels décors dorer ou non, le commanditaire souhaitait avoir des visuels montrant les différentes variantes possible. Je me suis donc vu confier la modélisation, tandis que YHY Créations se chargeait des rendus.
L’exemple des ébrasures a décrochements multiples
Voici un cas de figure non prévu dans les menuiseries de la bibliothèque ArchiCAD, mais pourtant réalisable.
Si une fenêtre à elle seule ne peut pas percer un trou de cette forme, plusieurs ouvertures combinées le peuvent. D’aucuns me diront alors que plusieurs fenêtres les unes sur les autres se masquent entre elles et que le plan n’est plus lisible.
Qu’à cela ne tienne! Les murs composites offrent la possibilité de masquer les lignes de séparation. Il est donc possible de juxtaposer autant de murs que nécessaire, chacun recevant une ouverture unique, créant ainsi l’assemblage souhaité, sans que cela ne soit visible, ni en 2D, ni en 3D.
L’exemple du dôme
La plupart aurait pu être obtenu grâce à l’outil forme. Cependant, celui-ci étant assez lourd, je préfère utiliser autant que possible le GDL dont je suis un adepte. En effet, il a l’immense avantage d’être le plus léger des outils proposés par ArchiCAD. Et s’il présente l’inconvénient de n’être que des lignes de codes, c’est aussi ce qui fait sa force puisque un simple changement de coordonnée xyz modifie le volume crée sans les déformations que peuvent subir les formes.
Les décors quant à eux, si compliqués soient-ils, peuvent être décomposés en formes plus simples qui s’additionnent, se soustraient ou s’intersectent.
A l’heure où l’on voit beaucoup de publication sur les Légos et le BIM sur les réseaux sociaux, on peut considérer le GDL comme un jeu de construction basé sur des formes simples, avec en plus la possibilité d’y ajouter des formules mathématiques pour créer de nouvelles formes de briques.
Pour résumer et conclure, je crois que l’on peut dire que pour modéliser de l’ancien avec ArchiCAD, il faut à la fois, repousser les limites de l’utilisation traditionnelle des outils de base, en détourner parfois les usage, et marier les techniques.
L’image ci-dessous montre de manière très claire, grâce à des couleurs différenciées, cet assemblage de techniques avec
- en noir : objet importé d’un autre logiciel
- en jaune : outils de base d'AchiCAD
- en rouge : outil forme
- en bleu : gdl
Pierre Fernandez
Patrimoine Virtuel
Commentaires
(Il ne me reste plus qu'à me mettre au GDL, mais ça c'est une autre affaire!...)