Comme chaque année, au mois d’avril, se tient l’évènement pour la numérisation du domaine de la construction : le salon BIM World. Cette édition 2023 comptait plus de 300 exposants venant d’horizons différents : BIM/CIM Management, formation, logiciels, qualification et bien d’autres.
De nombreuses conférences ont eu lieu, et nous avons décidé de mettre en exergue un sujet intéressant et moins commercial que les autres :
La sous-traitance des processus BIM à l’étranger : constats et dangers
Qui se cache derrière les modélisations de projets français ?
Aujourd’hui en France, de nombreux marchés dont les marchés publics concernant la modélisation se retrouvent externalisés. Même si certaines maitrises d’ouvrages interdisent cette pratique d’externalisation des tâches, de nombreux cas persistent.
Pourquoi sommes-nous dans cette situation ? Qu’est-ce qui amène les sociétés françaises à externaliser à l’étranger ?
La réponse se trouve principalement dans la question du prix. En effet, l’aspect financier est d’autant plus important aujourd’hui dans un contexte d’inflation et d’instabilité des prix. La course aux prestations les moins chères est lancée.
Quel est donc l’impact et le problème que cela pose ?
Dans un premier temps, la difficulté du décalage horaire, la barrière de la langue et la non-connaissance des normes françaises entraînent un premier frein dans la pratique d’externalisation. Aussi, l’interprétation du projet dans son contexte n’est pas optimale lorsque l’on n’est pas sur site. On note également, un délai allongé et une sécurité moindre pour les données.
Les risques sont d’autant plus grands dans l’externalisation de missions à l’étranger, car les logiciels utilisés ne sont souvent pas officiels.
Comment la Maitrise d’Ouvrage peut aider au BIM made in France ?
Dans les pièces du marché, la Maitrise d’Ouvrage peut imposer une sous-traitance française et demander un rendez-vous physique avec la future société afin d’éviter toute sous-traitance de plusieurs rangs externalisés à l’étranger.
La conclusion à retenir de cette conférence est la suivante : « Acheter à l’étranger oui, mais sachez-le ! ».
Cette conférence a été présentée par les représentants de Novatlas, MBA City, MS BIM ESTP-ENPC et Eurovia grands projets France.
L’importance de la donnée toujours un sujet central
Cette année, le salon BIM World était fortement orienté vers les plateformes de projets (telle que Catenda Hub, ex BIM Sync) et les plateformes de gestion exploitation et maintenance. On note donc l’importance de la donnée dans un projet.
La donnée était au cœur de la conférence Conduite du changement : comment intégrer le numérique dans les pratiques et les process métiers pour gagner en opérationnalité et productivité ? Présenté par Dassault Systèmes avec l’exemple de nos voisins québécois qui sont également confrontés à l’importance de la donnée : « Une donnée structurée est une donnée exploitable » et l’importance d’éviter toutes pertes de données et d’informations.
En finalité, le salon BIM world est un incontournable pour les acteurs du BIM en France et en Europe, cependant, ce salon reste un lieu d’échange commercial comme tout salon. Il est néanmoins important de préparer sa visite et les conférences à suivre : venir à BIM World avec un sujet bloquant.
Après avoir déambulé dans les allées du salon, je note une différence importante dans le niveau de maturité des acteurs. Cette année, le salon donne cette impression « du BIM on sait ce que c’est, mais comment bien l’utiliser pour qu’il nous soit utile ? ». Cet aspect est d’autant plus pertinent avec la présence du volet carbone et environnemental qui cette année montre des résultats probants en lien avec le BIM.
Le BIM n’est plus une problématique en soit mais plus une réponse aux autres enjeux et problématiques du domaine de la construction, et c’est dans cette optique que le salon BIM World 2024 devrait s’orienter.